Un débit inattendu sera obtempéré sur le compte de plusieurs personnes. À partir du 15 septembre 2025, plus de treize millions de propriétaires français verront un prélèvement de 108 euros sur leur relevé. Il s’agit de la mensualisation de la taxe foncière. Pour certains, ce sera la taxe d’habitation sur leur résidence secondaire. Une nouveauté dans le calendrier fiscal, mais surtout une façon plus souple d’étaler les paiements.
Pourquoi ce nouveau prélèvement automatique ?
La direction générale des finances publiques veut rendre le paiement des impôts moins douloureux. Trop de foyers redoutaient encore le moment de recevoir l’avis d’imposition et la somme à régler d’un seul coup. Avec la mensualisation, tout devient plus fluide. Le prélèvement de 108 euros représente notamment une moyenne : dix mensualités, de janvier à octobre, pour lisser le poids de la taxe foncière sur l’année.
Ce système n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur. Les impôts locaux ont grimpé de façon constante ces dernières années, et les montants commencent à peser sérieusement. En 2025, la taxe foncière moyenne tournera autour de 1 088 euros, contre 1 000 à peine deux ans plus tôt. Étaler la dépense devient presque une question de survie budgétaire.
Beaucoup y voient un vrai soulagement. Plus besoin d’attendre la date butoir, plus de stress en octobre. Le débit mensuel est stable, prévisible, facile à suivre. Et avec les alertes automatiques du site impots.gouv, chacun peut vérifier en temps réel où il en est de ses paiements.
Prélèvement de 108 euros
Le prélèvement de 108 euros ne touche pas tout le monde. Il concerne les propriétaires d’un bien immobilier déclarés au 1ᵉʳ janvier 2025 et qui ont choisi la mensualisation. Ceux qui préfèrent payer en une seule fois resteront soumis au calendrier classique. Les autres verront dix débits identiques s’étaler, puis un éventuel ajustement en fin d’année si leur situation évolue.
La mesure s’applique à tous types de biens : résidences principales, résidences secondaires, garages, terrains ou locaux commerciaux. Même les propriétaires bailleurs sont concernés s’ils ont activé la mensualisation. L’administration fiscale calcule automatiquement le montant, à partir des informations transmises lors de la déclaration annuelle.
Ce fonctionnement rassure. Donc tout est cadré, transparent, et ajustable. Si un logement est vendu, donné ou transféré avant octobre, le fisc rectifie le tir sur les deux derniers mois. Pas besoin d’envoyer un courrier recommandé ou de courir au centre des impôts. Le système s’adapte, ce qui évite bien des tracas.
Une gestion plus souple du budget
L’un des atouts majeurs du prélèvement de 108 euros, c’est la visibilité qu’il offre sur le budget. Fini le coup de massue de l’automne. Chacun sait exactement combien sera prélevé et quand. Cette régularité permet d’anticiper les autres dépenses, notamment celles liées à la rentrée ou aux factures d’énergie, elles aussi en hausse.
Pour les foyers modestes, cette mensualisation change tout. Elle allège la tension financière et limite les risques de découvert. Certaines banques proposent même des alertes synchronisées avec le calendrier fiscal, histoire de ne jamais être pris au dépourvu.
Côté administration, la dématérialisation simplifie tout. L’espace personnel sur impots.gouv devient le centre de contrôle : historique complet, simulation des prochains débits, possibilité de modifier le montant ou la date. En cas de problème, les demandes de correction se font en ligne et sont traitées en quelques jours.
Le numérique a fait du paiement de la taxe foncière un geste presque banal. Et c’est bien ce que le gouvernement recherche : rendre l’impôt moins visible, moins brutal, plus intégré au quotidien.
Une hausse des montants qui inquiète
Derrière la simplicité du prélèvement de 108 euros, une réalité reste difficile à avaler : les montants continuent d’augmenter. En trois ans, la taxe foncière a bondi de plus de 12 %. Les communes, confrontées à l’explosion des coûts de gestion et d’énergie, ajustent leurs taux. Et chaque ajustement local se traduit par quelques euros de plus sur la facture mensuelle.
Les projections pour 2025 annoncent une hausse d’environ 1,3 %. Une évolution qui peut paraître modeste, mais qui s’additionne aux précédentes. Résultat : beaucoup de propriétaires dépassent désormais les 1 100 euros annuels. Si la tendance se maintient, le prélèvement de 108 euros pourrait grimper dès 2026.
Cette perspective pousse certains à revoir leur gestion. Certains optent pour un prélèvement légèrement supérieur pour anticiper une hausse, d’autres préfèrent verser un acompte en amont pour éviter une régularisation en fin d’année. La fiscalité locale n’est pas figée, et l’administration encourage d’ailleurs les contribuables à ajuster leur mensualité via leur espace personnel.
Anticiper pour éviter les mauvaises surprises
Un autre point essentiel : surveiller les prélèvements supplémentaires. Si une revalorisation intervient tardivement, l’État applique un ou deux débits additionnels en novembre ou décembre. Ces régularisations, souvent modestes, assurent que le montant total versé correspond à la taxe réellement due. Mais elles peuvent surprendre ceux qui ne suivent pas leur dossier de près.
Pour éviter ça, mieux vaut vérifier régulièrement ses données sur le portail officiel. L’espace fiscal permet aussi de recevoir une notification avant chaque prélèvement de 108 euros, pratique pour garder la main sur son budget. Les utilisateurs les plus attentifs profitent même de cette transparence pour ajuster d’autres dépenses mensuelles.
Ce système, au final, marque une vraie évolution dans la gestion de l’impôt. On passe d’une logique de paiement subi à une logique de pilotage. Chacun peut suivre, corriger, anticiper. Ce n’est plus seulement une contrainte fiscale, mais une habitude budgétaire, intégrée comme un abonnement.
En 2025, le prélèvement de 108 euros ne sera peut-être qu’une ligne de plus sur un relevé bancaire, mais il symbolise un changement de mentalité : un rapport plus clair, plus apaisé entre les citoyens et leurs impôts. Et dans un contexte où chaque euro compte, cette transparence n’a rien d’anodin.