C’est fini pour Gifi : l’enseigne de décoration française va fermer 11 magasins très prochainement, les villes concernées

La fermeture annoncée de plusieurs Gifi secoue le commerce français, touchant métropoles, zones rurales et emplois fragilisés.

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C’est une nouvelle qui a secoué le paysage du commerce français : la fermeture de plusieurs magasins Gifi. L’enseigne, symbole de la déco accessible et du petit plaisir pas cher, traverse une période difficile. Pour beaucoup, Gifi faisait partie du décor, un lieu où l’on allait flâner, dénicher une bougie, une étagère, une idée cadeau. Voir ces magasins disparaître laisse un goût amer, presque nostalgique, tant cette marque s’était installée dans le quotidien de nombreuses familles.

Un choc pour les clients et les villes concernées

L’annonce est tombée sans prévenir. Onze magasins ferment définitivement, laissant derrière eux des rayons vides et des parkings désertés. Cette fermeture de plusieurs magasins Gifi touche aussi bien de grandes villes comme Lyon ou Toulouse que des zones rurales comme Tonnerre ou La Ferté-Macé. Dans certains endroits, Gifi représentait bien plus qu’un simple commerce : un repère, un point de vie, un lieu de passage régulier.

À Lyon, la nouvelle a surpris. Et à Thiais, les salariés redoutaient le pire depuis des mois. À Saint-Claude, c’est tout un petit centre commercial qui perd en dynamisme. Les habitants le disent souvent : quand une grande enseigne ferme, c’est tout un quartier qui s’éteint un peu. Derrière les chiffres, il y a des visages, des familles, des routines brisées.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Clients fidèles, élus locaux, anciens employés… tous s’accordent à dire que cette fermeture est le signe d’un virage brutal pour le commerce de proximité. Les grandes surfaces de déstockage et les plateformes en ligne ont pris le dessus. Et dans cette bataille des prix, Gifi n’a pas réussi à garder sa place.

Fermeture de plusieurs magasins Gifi

Ce plan social s’annonce lourd : 302 emplois supprimés, dont plus d’une centaine directement en magasin. Certains salariés travaillaient là depuis dix ou quinze ans. Beaucoup n’avaient jamais imaginé devoir chercher un nouveau poste ailleurs. L’ambiance est morose, entre colère et lassitude. Les équipes évoquent des années d’efforts, parfois sans reconnaissance, et cette impression d’avoir été abandonnées.

La fermeture de plusieurs magasins Gifi ne se limite pas à une perte d’emploi ; elle entraîne un vrai vide économique et social. Dans les communes rurales, elle prive les habitants d’un commerce de proximité essentiel. Pour certains, c’était le seul lieu où trouver de la déco abordable ou du matériel pour la maison sans devoir parcourir des kilomètres.

Ce qui frappe le plus, c’est le contraste : dans le même temps, d’autres enseignes discount continuent d’ouvrir à un rythme effréné. NOZ, Action, ou encore Stokomani gagnent du terrain. Leur modèle, plus flexible et plus agressif, séduit un public toujours à la recherche de prix bas. Gifi, lui, s’est retrouvé coincé entre tradition et modernité, entre sa promesse d’origine et la réalité d’un marché devenu impitoyable.

Des conséquences bien au-delà des chiffres

Chaque fermeture laisse une trace visible. Les vitrines s’éteignent, les pancartes « à louer » remplacent les affiches colorées. Autour, les petits commerces ressentent rapidement la baisse de fréquentation. Moins de passage, moins d’achats d’impulsion, moins de vie dans la rue. Cette fermeture de plusieurs magasins Gifi agit comme un domino : elle entraîne avec elle d’autres fragilités locales.

Dans les zones rurales, la situation est encore plus marquée. Là où les habitants doivent déjà faire des kilomètres pour trouver un magasin, perdre un point de vente de cette taille, c’est perdre une part d’autonomie. Certaines communes voient leur centre commercial se vider peu à peu, laissant un sentiment d’abandon.

À l’inverse, dans les grandes villes, la concurrence rend le remplacement plus probable, mais rarement immédiat. Les locaux laissés vacants mettent parfois des mois avant de retrouver preneur. Et quand c’est le cas, il s’agit souvent d’enseignes low-cost étrangères, venues combler un vide, mais pas toujours prêtes à s’ancrer durablement dans la vie locale.

Les raisons d’une décision difficile

Le problème ne date pas d’hier. Gifi traverse une période délicate depuis un changement de système informatique en 2023, qui a provoqué des perturbations dans toute sa chaîne logistique. Résultat : des rayons parfois vides, des retards de livraison, et des clients déçus. Ces soucis techniques ont fini par se répercuter sur le chiffre d’affaires.

La fermeture de plusieurs magasins Gifi est la conséquence directe de cette série de difficultés. L’enseigne a perdu du terrain face à des concurrents redoutables comme Action ou Temu, dont la puissance logistique et la stratégie digitale redéfinissent les règles du jeu. Les consommateurs, eux, se tournent vers des offres plus rapides, plus variées, souvent moins chères.

Pour tenter de sauver ce qui peut l’être, la direction a choisi de se recentrer sur les zones les plus rentables. L’objectif : alléger la structure, optimiser la gestion, et retrouver un équilibre. Une décision rationnelle sur le papier, mais douloureuse dans la réalité. Les salariés parlent d’un « repli stratégique » vécu comme une défaite.

Quel avenir pour Gifi ?

Malgré la crise, la marque garde une certaine force symbolique. Elle reste associée à la déco accessible et à cette idée de plaisir simple, ancrée dans la culture populaire française. L’entreprise assure vouloir rebondir, avec un modèle plus agile et plus digital. Plusieurs projets de modernisation sont à l’étude, notamment sur le e-commerce et l’expérience client en magasin.

Reste que la fermeture de plusieurs magasins Gifi laisse une trace profonde. Les consommateurs n’oublient pas les lieux qu’ils fréquentaient depuis des années. Les anciens employés, eux, gardent l’espoir que cette page difficile ouvre sur autre chose, peut-être une refonte nécessaire.

Le commerce évolue à une vitesse folle. Ceux qui résistent ne sont pas forcément les plus grands, mais les plus adaptables. Gifi a déjà traversé d’autres tempêtes. Celle-ci sera peut-être la plus rude, mais pas forcément la dernière. L’histoire du commerce, après tout, se réinvente toujours sur les ruines de ce qu’elle a perdu.

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