Seine-et-Marne. « Scandaleux » : après avoir sauvé des tonnes de poissons, les pêcheurs non indemnisés

Mobilisée jour et nuit lors de la pollution du Loing, la Fédération restera sans indemnisation : 90 000 € perdus.

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L’histoire des pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne a de quoi surprendre. Ceux qui ont passé des jours à retirer des tonnes de poissons morts dans le Loing se retrouvent aujourd’hui sans soutien financier. Leur mobilisation avait été immédiate, presque instinctive, face à une pollution hors norme. Un an plus tard, le silence des institutions résonne comme une seconde injustice.

Pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne

Octobre 2024 reste gravé dans les mémoires. Le canal du Loing, noyé sous une pollution d’une ampleur inédite, s’est transformé en scène de désolation. Des bénévoles ont rempli benne après benne de poissons morts, au point d’atteindre sept tonnes en quelques jours. Les biefs ont été vidangés, les berges se sont vidées de leur vie aquatique. La Fédération de pêche de Seine-et-Marne a alors mené une opération de crise, mobilisant ses équipes jour et nuit. Les moyens engagés n’étaient pas minces :

  • filets, pompes,
  • véhicules,
  • heures de travail sans compter.
  • Les coûts évalués à près de 90 000 euros.

Malgré les promesses d’accompagnement, aucune indemnisation n’a été débloquée. La fédération se retrouve face à une impasse financière. De leur côté, les adhérents constatent que l’effort collectif reste sans reconnaissance.

Un engagement sans retour

La colère gronde chez ces pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne. Beaucoup avaient mis leur vie personnelle entre parenthèses pour sauver ce qui pouvait encore l’être dans le Loing. Certains parlent de nuits blanches à ramasser des cadavres de brochets, de carpes ou de perches. Le canal s’est vidé de son écosystème en quelques heures, et c’est eux qui ont assumé l’urgence, sans attendre la moindre directive.

Ils n’ont pas seulement agi par passion. Leur rôle était essentiel pour éviter que la pollution ne s’aggrave et ne gagne d’autres cours d’eau. Pourtant, les autorités compétentes se défaussent, renvoyant la balle entre agences, collectivités et gestionnaires. Pour ces hommes et ces femmes, l’impression est claire : leurs efforts ont servi, mais leur voix ne compte pas.

Des responsabilités en suspens

Le dossier des pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne pose une question simple : qui doit payer ? L’Agence de l’eau, sollicitée, refuse de débloquer des fonds. Elle estime que la fédération n’a pas été missionnée officiellement, qu’elle a agi de son propre chef. De leur côté, les pêcheurs répliquent qu’il était impossible d’attendre face à l’urgence écologique. Sans leur intervention, les dégâts auraient été encore plus lourds.

Le débat dépasse le seul cadre financier. Il touche à la reconnaissance d’un savoir-faire de terrain, souvent invisible, mais vital en cas de crise. Les pêcheurs connaissent leurs rivières, savent où intervenir et comment limiter les pertes. Leur action, bien que spontanée, a permis de sauver une partie de l’écosystème. Leur demander d’assumer seuls les coûts revient à nier ce rôle.

L’avenir menacé

L’histoire des pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne révèle une fragilité inquiétante. Si rien ne change, qui répondra lors de la prochaine pollution ? La fédération risque de manquer de moyens pour engager du matériel ou mobiliser ses équipes. Les bénévoles, découragés, pourraient renoncer à s’impliquer. La confiance entre institutions et associations locales se fissure peu à peu.

Au-delà du cas du Loing, la question renvoie à la gestion de nos rivières. Face aux accidents industriels, aux rejets accidentels ou aux dérèglements climatiques, la rapidité d’intervention compte. Les pêcheurs sont souvent les premiers à détecter un problème et à agir. Les laisser seuls face à leurs dépenses fragilise tout le système de protection des milieux aquatiques.

Une question de reconnaissance

Ce qui se joue derrière ces pêcheurs non indemnisés dans la Seine-et-Marne, ce n’est pas seulement une histoire d’argent. C’est la place donnée aux acteurs locaux dans la préservation de l’environnement. Reconnaître leurs efforts, c’est aussi reconnaître que la protection des cours d’eau repose sur une collaboration réelle entre institutions et terrain. Pour l’instant, le message envoyé est l’inverse.

La fédération ne baisse pas les bras, mais ses responsables préviennent : sans soutien, les prochaines crises coûteront plus cher, en vies aquatiques comme en moyens humains. La pollution du Loing a déjà laissé une cicatrice écologique. Elle pourrait maintenant laisser une cicatrice sociale et associative durable.

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