Si un inconnu vous propose de payer son carburant avec votre carte contre du liquide, méfiez-vous : l’arnaque à la pompe à essence sévit.
Un geste d’entraide, un faux billet, et votre carte qui part en fumée. La scène se répète un peu partout en France. Un automobiliste vous interpelle, visiblement pressé ou gêné. Il explique qu’il a besoin d’un coup de main pour faire le plein. Il n’a pas sa carte, propose de vous donner du liquide si vous acceptez de payer quelques euros avec la vôtre. Rien d’agressif. Juste un appel à votre bon cœur. C’est en réalité le point de départ d’une arnaque à la pompe à essence bien rodée.
Arnaque à la pompe à essence : les escrocs jouent sur la confiance
Tout repose sur une mise en scène qui semble plausible. L’escroc vous aborde avec un visage sincère, un ton calme, une histoire cohérente. Il vous tend un billet, souvent un faux, et vous demande simplement de régler quelques litres à la borne. Vous vous sentez un peu pris au piège : refuser paraît dur, presque inhumain. Aider ne semble pas si risqué. C’est justement là que le piège se referme.
Cette arnaque à la pompe à essence repose sur un levier simple : votre bienveillance. Le billet est faux, ou la somme ne correspond pas à ce qu’il tire discrètement à la pompe. Et vous ne vous en rendez compte que plus tard, en vérifiant votre compte. Il arrive aussi que l’escroc charge bien plus que ce qu’il prétend, puis disparaisse avec son véhicule avant même que vous compreniez ce qu’il s’est passé.
Il y a aussi d’autres méthodes. Des escrocs plus directs vous intimident, insistent lourdement, vous coincent près de votre voiture. Dans certains cas plus organisés, des dispositifs de piratage sont installés sur les bornes pour capter vos données bancaires. Cette fraude à la station-service peut donc prendre plusieurs visages : du faux billet au vol de données, parfois même les deux à la fois.
Les stations sans personnel sont les plus ciblées. Pas de témoin, pas de surveillance immédiate. Juste vous, votre carte, et quelqu’un qui sait exactement comment vous manipuler.
Se protéger sans céder à la parano
Face à ce genre d’arnaque à la pompe à essence, la meilleure arme reste l’instinct. Si quelque chose vous semble bizarre, ce n’est pas par hasard. Évitez les échanges d’argent avec des inconnus, surtout s’ils insistent ou vous pressent. N’acceptez jamais de payer avec votre carte pour un autre, même si le discours semble sincère. Ce n’est pas de l’égoïsme. C’est de la prudence.
Prenez l’habitude de vérifier les bornes avant d’y insérer votre carte. Si un lecteur vous paraît bricolé, cassé, ou modifié, passez votre chemin. Le skimming, cette fraude à la station-service qui vole les données bancaires, reste une méthode discrète, mais redoutablement efficace.
Stationnez toujours près des pompes bien éclairées. Restez attentif aux personnes qui traînent sans raison autour des véhicules. Et si un inconnu vous aborde avec une histoire floue, éloignez-vous calmement. Si vous le pouvez, signalez-le immédiatement à la gendarmerie ou au gérant s’il y en a un.
Bloquez systématiquement votre véhicule pendant que vous faites le plein. Une distraction suffit pour qu’un complice ouvre une portière, subtilise un sac ou un téléphone. Surveillez aussi vos relevés bancaires. Une alerte sur votre appli peut vous faire gagner un temps précieux en cas de débit suspect.
Les escrocs savent que les stations-service sont des lieux de passage, souvent rapides, parfois chaotiques. Ils misent sur votre fatigue, votre empressement, ou votre envie d’en finir vite. Soyez plus lent qu’eux. Plus attentif. Et méfiez-vous des demandes « exceptionnelles ».
Une réponse collective pour freiner la fraude
La gendarmerie prend le sujet au sérieux. Des messages d’alerte sont diffusés sur les réseaux, des patrouilles renforcées aux abords des stations les plus exposées. Les autorités travaillent aussi main dans la main avec les gérants de stations pour installer davantage de caméras et renforcer les dispositifs de sécurité. C’est une première étape.
Mais les escrocs s’adaptent. Ils changent de technique dès que la précédente devient connue. L’arnaque à la pompe à essence évolue vite. Une fausse panne. Un échange de billets. Un QR code trafiqué posé sur la pompe. Rien n’est jamais figé, tout est en mouvement. Ce qui implique que les automobilistes doivent eux aussi rester à jour.
Parler de ces arnaques à ses proches, partager une expérience douteuse sur un groupe local, alerter dès qu’un comportement semble anormal : tout cela participe à la lutte. On ne gagne pas seul contre ce type de fraude. On gagne à plusieurs, en restant un peu plus soudés sur la route.
Ce genre d’arnaque à la pompe à essence peut paraître anecdotique. Mais elle blesse la confiance. Elle pousse à se méfier même dans des gestes simples. Alors mieux vaut rester vigilant, sans tomber dans la peur permanente. Juste se souvenir que la gentillesse, parfois, doit savoir dire non.